(Il naît le 15 avril du
calendrier Julien, l'année où l'
Italie adopte le
calendrier Grégorien)
À cette époque les conventions d'appellation modernes ne se sont pas encore développées en Europe. Seules les grandes familles font usage du nom de leur "tribu". L'homme du peuple est désigné par son prénom auquel on adjoint toute précision utile : le nom du père, le lieu d'origine, un surnom (Botticelli), le nom du maître pour un artisan (Andrea del Verrocchio), etc. Par conséquent, le nom de l'artiste est Leonardo di ser Piero da Vinci, ce qui signifie Leonardo, fils de maître Piero, de Vinci. Léonard lui-même signe simplement ses travaux Leonardo ou Io, Leonardo (Moi, Leonardo). La plupart des autorités rapportent donc ses travaux en tant que Leonardo sans le da Vinci. Vraisemblablement il n'emploie pas le nom de son père parce qu'il est un enfant illégitime.
Leonard vit misérablement avec sa mère Catherina
1457 : il a 5 ans quand sa mère se marie avec un paysan d'Anchiano. Il est alors admis dans la maison de la famille de son père, du village de
Vinci, qui, entre temps, a épousé une jeune fille de bonne famille, âgée de seize ans, Donna Albiera Amadori. Celle-ci sans enfant reporte toute son affection sur Léonard, mais elle meurt très jeune à l'âge de 24 ans en
1465 alors que Léonard à 13 ans. Il fut considéré comme faisant partie de la famille de riche notable de son père mais ne fut jamais légitimé par ce père qui se maria quatre fois et lui donna dix frères et deux sœurs légitimes venus après lui.
1466 : Léonard a 14 ans et sa famille recomposée s'installe à
Florence. Le jeune Léonard est proche de la nature, qu'il observe avec une vive curiosité, et s'intéresse à tout. Il dessine déjà des caricatures et écrit à l'envers (écriture en miroir) en
dialecte Toscan.
Giorgio Vasari, dans sa biographie de Léonard, raconte une anecdote sur les premiers pas dans la carrière artistique de celui qui allait devenir un des plus grands peintres de la
Renaissance. Un jour, le père de Léonard, Ser Piero, « prit plusieurs de ses dessins et les soumit à son ami
Andrea del Verrocchio qu'il pria instamment de lui dire si Léonard, s'il devait se consacrer à l'art du dessin, pourrait parvenir à quelque chose en cette matière. Andrea s'étonna forts des débuts extraordinaires de Léonard et exhorta Ser Piero à lui permettre de choisir ce métier, sur quoi Ser Piero résolut que Léonard entrerait à l'atelier d'Andrea. Léonard ne se fit pas prier deux fois ; non content d'exercer ce métier, il exerça ensuite tous ceux qui se rattachent à l'art du dessin. » C'est ainsi que Léonard fut placé comme élève apprenti dans un des plus prestigieux ateliers d'art de la Renaissance de
Florence sous le patronage d'
Andrea del Verrocchio à qui il doit sa formation polytechnique d'excellence, où il côtoya d'autres artistes comme
Sandro Botticelli,
Pérugin et
Domenico Ghirlandaio. Verrocchio était un artiste renommé polytechnique et très éclectique :
orfèvre de formation,
peintre et
sculpteur qui a travaillé pour le riche
mécène Laurent de Médicis. Après un an passé au nettoyage des pinceaux et autres petits travaux, Verrocchio initie Léonard à la préparation des couleurs, la décoration, la gravure, la peinture des fresques ainsi qu'à la
sculpture sur
marbre et sur
bronze, puis il confie à son élève qu'il trouve exceptionnel le soin privilégié de terminer ses tableaux. Il n'y a pas d'œuvres de Léonard connues pendant cette période.
La Vierge aux rochers (
1483-
84)
Paris,
Musée du Louvre1472 a l'âge de 20 ans, il est enregistré dans le Livre Rouge de la
compagnie de St Luc, célèbre guilde des artistes peintres de
Florence, le Campagnia de Pittori. Sa carrière de peintre débute par des œuvres immédiatement remarquables telles que La vierge à l'œillet, ou
L'Annonciation (
1473). Il améliore la technique du
sfumato (impression de brume) à un point de raffinement jamais atteint avant lui.
1476 il est toujours mentionné comme assistant de Verrocchio, mais on suppose qu'entre
1476 et
1478 il possédait aussi son propre atelier car pendant cette période il reçut deux commandes personnelles. Il peint son premier tableau, La madone à l'œillet, et entre, la même année, dans l'atelier de
Paolo Ucello, où il étudie la perspective.
1478 a 26 ans, il quitte son maître après avoir brillamment dépassé celui-ci dans toutes les disciplines. Léonard de Vinci devient alors maître peintre indépendant.
1481 le monastère de San Donato lui commande L'Adoration des Mages, mais Léonard, vexé de ne pas être choisi par le
Pape Sixte IV pour la décoration de la
chapelle Sixtine du
Vatican à
Rome où il est en concurrence avec
Michel Ange, ne terminera jamais ce tableau et quitte
Florence pour aller à
Milan travailler pour le
mécène et
Duc de Milan Ludovic SforzaCe dernier l'emploi à des tâches diverses. L'artiste est ainsi " ordonnateur de fêtes et spectacles aux décors somptueux " du palais et invente des machines de
théâtre qui émerveillent le public, il peint plusieurs portraits de la cour milanaise et entreprend des études pour rendre navigable le canal de la Martezana. En
1483, il commence à peindre l'un de ses chefs-d'œuvre les plus admirés : La Vierge aux rochers, pour la chapelle San Francesco Grande. C'est aussi à cette époque qu'il réfléchit à des projets techniques et militaires. Il améliore les
horloges, le
métier à tisser, les
grues... Il étudie aussi l'
urbanisme et propose des plans de
cités idéales.
1490 vers cette date, il crée une académie portant son nom où il enseigne pendant quelques
années son savoir tout en notant ses recherches dans de petits traités. Au cours de cette période, il fait des études pour "Il Cavallo", une statue équestre géante de cheval cabré montée par
Francesco Sforza (le père du duc de Milan), une prouesse technique pour l'époque, mais cette sculpture ne sera jamais coulée en bronze.
1501 Séjour dans le couvent de la Santissima Annunziata il reçoit la consécration pour l'esquisse préparatoire représentant La Vierge et sainte Anne. Bref séjour à
Rome à la Villa Tivoli pour l'étude des Antiques, réalisation pour le puissant secrétaire d'état de
Louis XII,
Florimond Robertet, d'une Vierge au fuseau, aujourd'hui disparue.
1504 Léonard est consulté par la Seigneurie pour l'emplacement du
David de
Michel-Ange, son avis s'oppose à celui du "divin", ce dernier obtient gain de cause. Son père décède et Léonard est écarté de l'héritage par son illégitimité.
Louis XII sollicite
Florence, ou De Vinci réalise des études anatomiques et tente de classer ses innombrables notes, pour que le maître revienne à
Milan. Si la Joconde est Mona Lisa del Giocondo, rien n'est moins sûr, début des séances de pose.
1505 Étude sur le
vol des
oiseaux, rédaction du
codex de
Turin 1507 Le peintre devient l'héritier de son oncle Francesco, mais ses neveux entament une procédure pour casser le
testament.
Louis XII est à
Milan et Léonard est de nouveau l'ordonnateur des fêtes données dans la capitale
lombarde.
1508 Début de la conception de la Sainte Anne, aujourd'hui au
Louvre 1515 En novembre il se penche sur un nouveau projet d'aménagement du quartier Médicis à
Florence. En décembre rencontre à
Bologne avec le roi
François 1er.
1516 il part travailler en
France avec son assistant artiste peintre
Francesco Melzi où son nouveau
mécène et protecteur, le roi de France
François Ier l'installe au
Clos Lucé près d'
Amboise (
Indre-et-Loire) en tant que "premier peintre, ingénieur et architecte du roi".
François Ier est fasciné par Léonard de Vinci et le considère comme un père. Projet de construction d'un nouveau palais à
Romorantin avec détournement d'un fleuve dans la Sauldre.
Tombe de Léonard de Vinci au château d'Amboise
1519 le
2 mai, après avoir fait son testement le
23 avril devant le notaire d'Amboise, malade depuis de longs mois, Leonard de Vinci est emporté par la maladie au
Clos Lucé à l'âge de 67 ans.
Vasari[1], son premier biographe, prétend qu'il est mort dans les bras de
François Ier mais cela est contesté.
[2] Sa tombe est située à la
chapelle Saint-Hubert, dans l'enceinte du
château d'Amboise.
Léonard de Vinci, toute sa vie célibataire et abstinent, n'ayant jamais eu ni femme ni enfant, lègua l'ensemble de son œuvre considérable pour les faire publier. Ses manuscrits, carnets, documents et instruments furent offerts à son disciple préféré,
Francesco Melzi. Melzi est son élève depuis l'âge de 10 ans. Après l’avoir accompagné en France, il resta près de Léonard de Vinci jusqu’à son décès et géra son héritage pendant les 50 années suivant la mort de son maître. De nombreuses peintures (parmi lesquelles la
Joconde, la Vierge, l'Enfant et Sainte Anne, le S. Gerolamo...), qui se trouvaient encore en sa possession dans son atelier, furent transmises à un autre élève et disciple très apprécié par de Vinci,
Giacomo Caprotti, aussi appelé Salai, entré à son service à l'âge de 15 ans. Les autres biens de de Vinci furent remis à ses serviteurs.
1570 décès de
Francesco Melzi qui a conservé son héritage toute sa vie sans le publier. À cette date commence la dispersion et la perte des deux tiers des 50 000 documents originaux multi-disciplinaires rédigés en vieux toscan, crypté par Léonard de Vinci. Chaque carnet, manuscrit, page, croquis, dessin, texte, note, etc. est considéré comme une œuvre d'art à part entière. Il ne resterait que 13 000 documents environ, dont une majeure partie est archivée au
Vatican.